Une course de relais en équipe de trois ou de six personnes pour boucler 20 km ou un marathon, c’est le principe de l’Ekiden Paris. Cette année 2023, c’était sa dixième édition. Une première pour moi et mes deux confrères qui se sont arrachés du confort dominical de leur lit… malgré le mauvais temps attendu.
Aux pieds de la Dame de fer, ce dimanche matin, il y a beaucoup, beaucoup de monde, des coureurs venus taper du pavé dans une capitale encore calme. Dans quelques minutes, à 9h00, doit être donné le départ de l’Ekiden Paris 2023, cette course à relais qui va faire des boucles de part et d’autres de le Tour Eiffel et le long des quais de la Seine. Pour notre trio, c’est Sébastien qui va ouvrir le bal. Il arrive juste à temps face à l’arche du départ, une foule compacte face à lui. Il part, emportant avec lui le dossard témoin sur lequel est intégrée la puce validant les temps de passage. Comme tous les premiers coureurs de l’Ekiden, Sébastien s’en va pour 5 km. C’est moi qui vais devoir prendre le relais, pour une distance de 10 km, soit deux boucles à partir de notre Tour. Guillaume, l’autre membre de l’équipe, devra terminer en courant également 5 km. Soit un total de 20 km. Les équipes de six, elles, font le marathon. Nous aurions voulu parcourir cette distance mais il nous a manqué deux personnes. Nous avons commencé à constituer l’équipe juste cinq jours avant la course. L’une des personnes contactées voulait mais n’a pas pu avoir de rendez-vous pour obtenir l’indispensable certificat médical.
Après le départ de la course, je vais rejoindre Guillaume dans un des boxes en amont, de petits périmètres délimités par des barrières, où attendent les relayeurs.
Avant de rentrer en jeu, je laisse seul Guillaume quelques minutes dans le box pour retourner au Stade Émile Anthoine, situé à quelques mètres (c’est très pratique) et où je m’échauffe sur des centaines de mètres, au milieu de pas mal d’autres coureurs.
Les premiers élites terminent en moins d’un quart d’heure la boucle de 5 km… soit une allure inférieure à 3min/km. Ce sont des élites! Quelques minutes plus tard, ça afflue, les relais sont plus nombreux. Sébastien, déjà le dossard témoin en main, arrive lui aussi. Je file alors. Attache le dossard témoin à la taille, m’engage comme tous, quelques centaines de mètres plus loin, sur le pont Bir-Hakeim, avant une descente puis un virage serré en épingle sur la Voie George Pompidou. Ce n’est que le début de plusieurs descentes et montées à travers les tunnels le long des quais. Eh oui, plusieurs courses de Paris, dont le semi et le marathon, sont réputées pour ces petits yoyos gravitationnels, casse-pattes disent certains. Dans l’ensemble, ma course n’a pas été dure. J’ai cru avoir fait la seconde boucle de 5 km plus rapidement que la première, mais globalement, l’allure a été relativement constante. Le vent, qui souffle assez fort en ce week-end à Paris, certes pas autant que sur la façade ouest du pays qui a subi une tempête, m’a joué un tour. Alors que je comptais finir les dernières centaines de mètres « à grande vitesse » (tout est relatif évidemment), deux derniers tunnels et un vent de face ont limité mes ambitions.
J’arrive au niveau du box. Vois Guillaume, qui sera resté dans le froid depuis le départ. Il porte encore plusieurs couches sur lui. A-t-il cru que j’allais prendre bien plus de temps que 48 minutes pour faire ma part de l’épreuve? Mais il ne tarde pas, enlève une partie de ses habits, puis prend le relais.
Nous allons rater son arrivée! Nous pensions qu’il terminerait au niveau du box. Non, en fait, les coureurs de l’Half Ekiden à l’approche de la Tour Eiffel sont aiguillés vers l’arche d’arrivée. Sébastien et moi n’avons pu donc dérouler le tapis rouge pour Guillaume. De nouveau réunis, c’est lui qui se montre généreux : il nous remet à chacun notre médaille. Elle est originale, ni en métal, ni en bois. C’est une Tour Eiffel découpée dans une plaque en plastique.
L’expérience nous a plu. Malgré le vent, malgré la pluie. Sébastien note un risque de glissade à un virage. Les deux sont d’accord aussi pour dire que l’Ekiden, en juin, cela aurait été mieux. Guillaume, qui a remis son bonnet, tousse. Nous rentrons, contents de cette expérience collective. A renouveler, avec la distance marathon!
Moctar KANE.
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