Face aux modèles de caméras d’action qui copient plus ou moins la référence GoPro, voici un appareil original. La HTC RE se distingue par sa forme. Se destine a priori à monsieur et madame tout le monde, pour enregistrer plus souvent ses moments de fun que ses activités de sport extrême.
Un cylindre coudé, telle est la forme de la RE du fabricant de smartphones HTC, qui rentre donc dans le marché des caméras d’action dominé par les produits GoPro. La HTC RE en blanc (une des quatre versions) m’a rapidement rappelé les fameuses bouches d’aération blanches du Centre Beaubourg (Pompidou) à Paris.
Design et ergonomie
Esthétiquement, la RE est une réussite. Son design est épuré. Il n’a que deux boutons. Un gros, circulaire et brillant, en haut à l’arrière de l’appareil. Un autre devant, sous l’objectif. Une prise micro-USB se trouve sous l’appareil, ainsi qu’un cache qui protège le compartiment de la carte micro-SD. Vous ne l’avez pas vu : il n’y a pas d’écran de visualisation. Mais rater sa « cible » devrait être difficile, puisqu’il s’agit d’un grand écran, soit 146°…
Grâce à sa forme, la HTC RE se tient à la main fermement. On enregistre en appuyant sur le gros bouton brillant. Qui tombe idéalement sous le pouce. Un appui long enclenche l’enregistrement vidéo (de la Full HD à 30 images par seconde). A ce moment-là un voyant rouge apparaît à travers le bouton. C’est en appuyant brièvement sur le même bouton qu’on arrête l’enregistrement. Pour la prise de vue photo (à l’aide du capteur de 16 mégapixels), un appui bref sur ce bouton principal suffit. En appuyant longuement sur le bouton sous l’objectif, on fait passer l’appareil en mode vidéo ralenti. Pour démarrer l’enregistrement, il faut appuyer alors sur la bouton principal. Attention, dans ce cas, la définition de la vidéo descend à 1280×720.
Étanchéité
La RE est conçue pour aller sous l’eau, à une profondeur d’un mètre (pour une durée au minimum d’une demi-heure selon la norme IPX7). Pour être honnête avec vous, je n’ai pas eu l’occasion de la tester dans l’eau.
Les accessoires
Les fabricants AEE, Panasonic (dont j’ai testé la HX-A500 sur HTO ici) ou encore Sony proposent avec leurs caméras un éventail intéressant d’accessoires pour les protéger et les fixer de différentes manières. Cela semble d’ailleurs une obligation pour pouvoir concurrencer GoPro (dont le test de la Hero3+ est ici), qui a réussi à créer un écosystème autour de ses appareils. La HTC RE n’est pas véritablement une caméra d’action. Ce n’est pas a priori elle qu’utiliseront les adeptes de wing suit. Les accessoires de la HTC RE sont pour l’instant destinés à des activités plus tendres. Il y a ainsi un support guidon pour faire du vélo (en mode tranquille donc), une pince à fixer au revers d’une veste ou sur la bandoulière d’un sac à dos et un dispositif (support lié à une bande élastique) pour porter la caméra sur la tête ou sur un casque. Et ce en plus de la dragonne fournie de base avec la RE. C’est pour l’instant limité, à mon avis. Mais ce n’est pas grave, car pour capter ses moments « cools » dans sa vie, cela devrait suffire en général.
D’après mon expérience lors de ce test, la plus grande critique que j’émets sur ces accessoires concerne leur qualité de fabrication et même de conception. Pour deux d’entre eux précisément. Le cerclage du support à vélo est en plastique dur. Pas assez souple, mal fait, il a cédé, rompu quand je l’ai serré pour le fixer au guidon. Le constructeur m’en prêté alors un autre pour poursuivre le test. J’ai fait une autre tentative, en faisant attention de ne pas trop serrer. Bis repetita, le cerclage a de nouveau cédé ! Autre accessoire mal conçu : le support de fixation pour la tête. Il comprend une pièce, une sorte de cale qui vient renforcer la fixation de la partie principale à la bande élastique. Le problème, c’est qu’en tirant sur ce dernier, la cale se sépare du reste. Là, ce n’est pas trop gênant cependant, car sans cette cale la fixation est suffisante pour une activité peu intense.
Appli
Comme pour les autres action caméras, la HTC RE peut se piloter via une appli pour smartphone. Celle-ci permet facilement de paramétrer l’appareil. Parmi les réglages possibles, se trouvent ceux du time laps, cette fonction qui permet de prendre des photos à intervalle de temps régulier. Vraiment facile à utiliser. Par contre, ce que je n’apprécie guère avec cette appli, c’est l’obligation d’établir une double connexion sans fil. A savoir le Bluetooth et la Wifi. Avec les caméras des autres fabricants, seul le wifi suffit en général. Ici, c’est fastidieux !
Sur le terrain
Sans accessoire, lorsqu’une main est libre, la HTC RE est particulièrement agréable à manipuler. On le tient bien dans sa main et on le dirige dans tous les sens. Très plaisant. C’est bien moins évident à faire avec une caméra rectangulaire telle la GoPro. A défaut de support vélo valable, j’ai utilisé aussi la HTC RE avec un système de fixation d’une autre marque. Et j’ai piloté la HTC RE avec son appli. Par moments, lors des tests, j’ai remarqué des décrochages de la connexion sans fil.
Avec la pince, j’ai également utilisé la HTC RE fixée à la sangle de mon sac à dos. Très pratique. J’ai testé cela entre autre en mode reportage. Je laissais la caméra tourner, et avec les mains je prenais des photos à l’aide d’un reflex.
La qualité des images
Les vidéos de la HTC RE ne sont pas les meilleures des action caméras. Au même moment que la RE, j’ai testé par exemple le S71 de la marque AEE, qui enregistre en Full HD avec des résultats supérieurs. Mais les vidéos de la HTC RE restent tout de même de qualité suffisante. J’ai été étonné du résultat appréciable en condition de faible luminosité. Un défaut plusieurs fois remarqué tout de même : la balance des blancs instable.
Quant aux photos, même si je suis réservé sur l’usage de cet appareil pour faire des photos, cela passe bien dans l’ensemble.
L’autonomie
Bonne surprise, une charge pleine de la batterie fournit une autonomie suffisante à la HTC RE. En continue, elle a enregistré en vidéo pendant 1h50. C’est plus que l’autonomie constatée avec la GoPro Hero3+… Le poids total des fichiers vidéo enregistrées dans ces conditions a été de 12,7 Go. Pour info, cela signifie que l’usage d’une carte de 16 Go suffira pour assurer des enregistrements vidéo à l’extérieur sans devoir rebrancher la caméra RE à une prise de courant.
Résumé vidéo
Le prix 170 €.
J’aime
L’ergonomie.
La facilité d’utilisation.
La légèreté.
La gestion du niveau de son.
La relative bonne qualité de la vidéo, y compris en basse lumière.
La bonne autonomie.
L’étanchéité sous l’eau qui ne nécessite pas de caisson.
Le prix.
Je n’aime pas
La double connexion Bluetooth et Wifi nécessaire pour l’usage de l’appli.
La balance des blancs instable.
Le manque relatif d’accessoires et la fabrication de certains.
Conclusion
C’est une bonne surprise, cette HTC RE pour qui veut capter en images des moments du quotidien ou ses activités sportives (pas extrêmes). Bravo pour l’ergonomie. On oublierait presque l’absence d’écran. J’ai beaucoup apprécié le mode fixation avec la pince (sur la sangle d’un sac à dos). Cette caméra est vraiment plaisante à utiliser… une fois la double connexion sans fil établie, une vraie contrainte pour l’utiliser avec l’application. La HTC RE me rappelle les petites caméras du genre Flip très en vogue il y a plusieurs années de cela. Ces appareils n’ont pas résisté longtemps face aux smartphones dont la qualité des images allait en grandissant. Smartphones qui ont amené aussi l’usage des applis. Il faudrait à la HTC RE, à mon avis, l’équiper d’accessoires plus nombreux et mieux conçus. Autrement, c’est une réussite.
Moctar KANE.
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Bonus
Voici une vidéo tournée entièrement avec la caméra HTC RE, que j’ai voulu tester sur le terrain du reportage, la laissant filmer pendant que je couvrais en photo (reflex) un événement bien particulier début janvier 2015 à Paris. Notez la bonne gestion automatique du niveau sonore et le rendu des images dans des conditions de faible luminosité (surtout à la fin de la vidéo). La caméra était fixée à une sangle de mon sac à dos. A savoir, la vidéo montée est à 25 images/sec, contre 30 images/sec originellement.